La prospcription des baudets à Tournai en 1869 vue par le « Courrier de l’Escaut »


Il peut paraître étonnant de publier cet article dans une série relative aux hitoires de l’histoire d’Orcq. On se souviendra que les habitants d’Orcq et de Kain étaient appelés jadis « Les baudets d’Orcq » et « Les baudets de Kain » en faisant allusion aux charettes des marchandes de légumes de ces villages tractées par des ânes arrivant à Tournai les jours de marché.

C’est justement ces baudets qui furent frappés d’interdiction de stationner dans la ville en 1869. On se doute que cette mesure a dû être abondamment et passionnément discutée dans les chaumières d’Orcq et de Kain.

L’échiquier politique était relativement simple à l’époque : pas de problèmes communautaires et deux partis politiques : les catholiques et les libéraux qui se vouaient une haine tenace. Il n’a d’ailleurs pas fallu chercher longtemps pour savoir quelle était la couleur du pouvoir communal à cette époque. La simple lecture du premier article de cette « Affaire des baudets » dans le « Courrier de l’Escaut », journal catholique, est révélatrice et a permis de savoir que le pouvoir était libéral en ce début d’année 1869.

Cette proscription vise à interdire de parquer les animaux de trait amenant les denrées au marché de Tournai à la rue des Jardins et les rues contigües.

La configuration des lieux étant bien différente à l’époque quand la rue Royale n’existait pas, nous pensons qu’il n’était pas superflu de montrer un plan de Tournai datant de 1838 : Plan géométrique de Tournai par U. Picquet

plan de Tournai datant de 1838 : Plan géométrique de Tournai par U. Picquet

Plan de Tournai datant de 1838 : Plan géométrique de Tournai par U. Picquet

Affaire de Saint-Genois: relative à des difficultés survenues entre l’autorité laïque de Saint-Genois et l’autorité ecclésiastique, à l’occasion de l’établissement d’un nouveau cimetière dans cette commune. Le vicaire Van Eecke ayant finalement été acquitté en seconde instance.

Scandale financier autour de l’assainissement de la Senne appelé aussi affaire Doulton.

A propos de Mr S. il faut noter que la famille Sacqueleu dont deux membres seront plus tard sénateurs libéraux était propriétaire d’un hôtel de maître à la rue de Jardins – voir plan en début d’article.

La présentation du premier vélocipède à Tournai a donné l’occasion au journaliste de faire une sorte de coq à l’âne en embrayant directement de l’invention nouvelle à l’affaire des baudets!

Quelques mois plus tard les élections approchant, un lecteur (ou un journaliste déguisé en lecteur) dit qu’il se souviendra de l’affaire de baudets.

Le journal n’informe pas le lecteur sur la façon précise dont « l’affaire des baudets » s’est terminée. Mais on peut penser que les animaux ont trouvé refuge à la place du Becquerel à l’écart des oreilles et nez libéraux sensibles!

Le lecteur trouvera ci-dessous deux photos bien postérieures aux événements qui illustrent le métier de maraîcher à cette époque.

Photo Jules Messiaen, date inconnue

 

Maraîchère au quai Notre-Dame Photo René Desclée AIT RD 4278 août 1897

Maraîchère au quai Notre-Dame
Photo René Desclée AIT RD 4278 août 1897