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jardinage et céramique-Humus et argile : la terre dans tous ses états chez Brigitte et Jean-Luc Baudens

En 1895 l’aquarelliste tournaisien Paul Le Conte avait planté son chevalet au chemin de la Marlière à Orcq attiré par le charme bucolique du lieu. Brigitte et Jean-Luc Baudens-Croain séduits à leur tour achetaient en 1979 une fermette représentée sur l’aquarelle. (X)

Après beaucoup de travail et la fermette restaurée, considérant les 25 ares de jardin qui descendent en pente douce vers « Les Rieux » le ruisseau qui traverse le village, Brigitte et Jean-Luc décident de créer leur petit paradis. Aujourd’hui après 30 années de soins constants voici ce qu’en pense Brigitte :

Notre jardin : escalade d’un voyage, poésie des arbres et des plantes, compromis entre nature et travail, paix intérieure.

Chaque jour, je redécouvre, sous un regard nouveau, le jardin, écrin de nature, tout un poème. J’y vis des moments de quiétude et de liberté, des moments de plaisir et de travail. Les saisons offrent un foisonnement de floraison, surveillé jalousement par de grands arbres majestueux. Certes il faut épouser son jardin du regard, anticiper son évolution, cerner son caractère. Le jardinier est un architecte qui lui donne son style. Mais la nature reste cependant maître à bord, offrant de nombreuses surprises et le jardinier bien humble dans l’acceptation de ce que la terre lui offre.

Brigitte a reçu l’amour de la terre, celle qui nourrit les plantes, imprimé dans son ADN puisque sa maman participait déjà aux « Jardins ouverts de Belgique ». Son grand-père était jardinier de l’Hospice civil de Tournai et ses arrière-grands-parents passionnés d’horticulture. Mais elle a ajouté à cette passion l’amour de la terre qu’on pétrit et façonne pour en réaliser des objets en céramique. C’est à un voyage entre ces deux passions que nous vous convions.

Les couleurs d’automne réveillent le souvenir des 16 soldats britanniques tombés fin novembre 1918 pour libérer Orcq et inhumés non loin du jardin.

Des poules issues de l’imagination de Brigitte couvent aussi dans cet éden.

Partout ailleurs dans le jardin la céramique est transcendée par la végétation

Le fond du jardin, près des Rieux, permet à la nature de se développer en toute quiétude autour d’un pommier centenaire.

L’une ou l’autre fenêtre s’ouvre vers la campagne environnante.

Brigitte partage son temps entre son jardin et son four à raku, cette céramique japonaise qu’elle apprécie particulièrement.

Deux réalisations en raku.

Régulièrement en été, Brigitte et Jean-Luc ouvrent leur jardin au public. Ces journées sont maintenant bien connues sous le nom de « Jardin de Mannah ». Curieux de l’étymologie de ce terme que je ne connaissais pas,  j’en ai demandé la signification. Il vient de la traduction arabe de manne. La première définition de la manne dans le dictionnaire est la nourriture miraculeuse qui a soutenu les Israélites dans le désert. Une autre définition de la manne est n’importe quelle nourriture spirituelle ou divine. La manne est aussi une aubaine; un cadeau inattendu.

C’est à l’occasion de la naissance de son premier petit-enfant que Brigitte a souhaité définir son rôle de mamy en choisissant ce nom pour elle. On avouera que c’est plus poétique et créatif que bobonne ou mémé !

L’histoire de la propriété depuis 1800

Le corps de logis
Le pigeonnier

Le 29 thermidor de l’an VIII (17 août 1800) Pierre Joseph Carton époux de Marie Louise Broquesoy achète cette petite ferme aux époux Louis Auguste Joseph Bonnaire et Adélaïde Félicité Joseph Rousseau  de Lille . Le couple Carton s’était marié à Orcq en 1791 et a eu deux enfants nés à Orcq Pierre Joseph en 1792 et Rosalie en 1796, j’ignore la destinée de cette dernière.

Pierre Joseph fils épouse Marie Joseph Ghislain à Orcq en 1820. Ils eurent 11 enfants, dont 1 seul garçon décédé le jour de sa naissance, deux filles moururent en bas âge.

Le 3 décembre 1848, Pierre Joseph Carton décède, son épouse et ses 8 filles survivantes héritent de la ferme.

En 1874, une des filles, Léonie Louise achète la part de sa mère et de ses sœurs survivantes.

Un an plus tard, en 1875, Léonie Louise épouse Guillaume Désiré Joseph Luc originaire de Froyennes. Ils auront trois enfants.

Guillaume décède le 11 1 1899 et Léonie Louise le 19 7 1905.

Le 16 octobre 1906, les enfants partagent les biens des parents.

Le lot constitué de la ferme et des terres attenantes ira à Jules Guillaume.

Jules Guillaume Luc avait épousé Clémence Ghislain, elle était la fille du bourgmestre d’Orcq Jules Léopold Ghislain. Le couple aura 6 enfants, trois naîtront dans la ferme et l’aîné y périra accidentellement après avoir renversé sur lui une bassine d’eau bouillante, en juillet 1909.

Le 29 11 1911 Jules Guillaume achète la ferme située sur la place (ferme appartenant actuellement à l’ASBL Vivre ensemble).

Nous supposons qu’il aura vendu la ferme rue de l’église pour acheter plus important.

On retrouve ensuite la famille Brunelle qui y exerça le métier de marchand de lait. Après le décès de Fernand Brunelle, célibataire, en 1978, la propriété a été acquise en 1979 par Jean-Luc et Brigitte.