Le petit patrimoine d’Orcq


La Ville de Tournai a organisé en août 2020 l’inventaire du petit patrimoine populaire dans toute l’entité à l’initiative de l’AWAP (Agence Wallonne du Patrimoine). Nous avons collaboré à ce recensement pour le village d’Orcq. Nous souhaitons partager avec vous le résultat de nos investigations.

L’inventaire de l’AWAP se limite cependant aux éléments du petit patrimoine visibles de l’espace public. Nous avons élargi notre travail au petit patrimoine se trouvant dans des propriétés privées, non visibles de l’espace public, avec l’accord des propriétaires. Nous avons choisi d’appeler notre recensement « Petit patrimoine » correspondant mieux au contenu de cet article.

En faisant un copier-coller des coordonnées géographiques renseignées dans le texte vers Google Earth vous trouverez immédiatement la localisation des éléments du patrimoine d’Orcq sur la carte.

Si des lecteurs souhaitaient ajouter des éléments pertinents du petit patrimoine d’Orcq non repris ici, ils peuvent prendre contact à ‘adresse mail suivante bernard.demaire@skynet.be

Contenu

A Propriétés privées – Objets non visibles de l’espace public

1. Parc de la Marlière

a. Patrimoine naturel – arbres remarquables:

  • Châtaignier
  • Chênes de Turner
  • Arbres aux quarante écus
  • Groupe de cinq hêtres pourpres
  • Hêtre lacinié
  • Magnolia
  • Hêtres pourpres
  • Platanes
  • Pterocaryer
  • Copalme d’Amérique – Liquidambar

b. Autre patrimoine

  • Pilori
  • Retable Vandenbroucq
  • Statue d’animal mythique
  • Ruines factices décoratives

2. Rue de l’église Sainte-Agathe

  • Départ de l’escalier de l’ancienne cure
  • Grotte N-D de Lourdes
  • Clé de voute de linteau datée de 1645

3. Vieux chemin de Lille

  • Pigeonnier tour

4. Chaussée de Lille

  • Niche protectrice présentant une statuette de Saint Roch
  • Pierre armoriée portant le blason blason de la famille de Bachy

B Eléments du petit patrimoine visibles dans l’espace public

1. Place du village

  • Monument aux morts

2. Rue de l’église Sainte-Agathe

  • Bankje
  • Calvaire
  • Arbre souvenir de la guerre 14-18
  • Dalle funéraire Payen de la Bucquière
  • Enseigne « Ferme du « Vieux Maire »
  • Pigeonnier d’une ferme
  • Chasse roues

3 Rue de la fontaine d’Arnouville

  • Source, fontaine d’Orcq

4. Cimetière

  • Tombes nritanniques 14-18

5. Vieux chemin Wilems

  • Pont et source d’Arnouville

6. Chaussée de Lille

  • Tour en ruine
  • Chapelle N-D de la Paix
  • Orphelinat Crombez
  • Chapelle dédiée à N-D
  • Linteau armorié

7. Résidence Charles Lelubre

  • Monument dédié à CharlesLelubre

A. Eléments du petit patrimoine d’Orcq se trouvant dans des propriétés privées et non visible de l’espace public.

1. Parc de la Marlière

a. Patrimoine naturel

(cette partie peut être considérée comme une mise à jour de l’article paru sur ce site sous le titre « Les arbres remarquables de la Marlière » publié en 2009, plusieurs arbres ayant péri depuis.

La propriété de la Marlière à Orcq présente une caractéristique largement méconnue de tous qui est de posséder 15 arbres remarquables répertoriés à la Division Nature et Forêts (DNF) de la région wallonne. L’âge moyen de ces arbres est d’environ 170 ans ce qui situe leur plantation dans la deuxième moitié du XIXème siècle. L’année 1840 est approximativement celle de l’achat de la Marlière par Victor Crombez et 1898 son année de décès. On peut donc conclure que c’est lui qui a choisi et fait planter ces arbres. Ce n’est pas une surprise car il était passionné par la création de jardins et le monde des plantes, on sait qu’il avait construit à Orcq un magnifique jardin d’hiver inauguré en janvier 1853, et qu’il avait dessiné les plans des jardins de la propriété de sa sœur Henriette à Oignies en France.

Châtaignier – Castanea sativa

Ce châtaignier commun Castanea sativa se trouve le long de la rue de l’église Sainte Agathe près du N° 12 (pavillon de chasse) et son tronc est dérobé à la vue du passant par un mur, ce qui est regrettable car il présente une masse respectable de 4 m 98 de circonférence (en 2009).

Ayant vécu en solitaire il a eu de la place en suffisance pour développer une couronne imposante curieusement beaucoup plus étoffée à la base de l’arbre.

Localisation: 50° 36’ 26,35’’ N   3° 21’ 2,19’’ E  à côté du Ginkgo biloba

Chêne de Turner – Quercus x turneri

Le chêne de Turner est un hybride entre le chêne vert ou chêne faux houx (Quercus ilex) et le chêne pédonculé (Quercus robur) obtenu par le pépiniériste anglais Turner en 1783 dans l’Essex. Ses feuilles sont de texture coriace et persistantes, mais il peut les perdre lors des gelées hivernales. Sa ramure particulière avec beaucoup de branches horizontales et son tronc peu élevé en fait un arbre apprécié de ceux qui aiment grimper dans les arbres. On peut supposer qu’au milieu de XIXème siècle cet arbre n’était connu que de rares amateurs dont Victor Crombez faisait partie. Il en existe un exemplaire, probablement un des plus anciens connus, planté en 1798 dans le célèbre jardin botanique de Kew en Angleterre ce qui en fait un spécimen vénérable de 211 ans.

Localisation

50° 36′ 20,4314’’ N 3° 21′ 15,5448’’ E

Deux autres chênes de Turner se trouvent localisés en 50° 36′ 21,1626’’ N 3° 21′ 15,9329’’ E  et   50° 36′ 26,6249’’ N 3° 21′ 11,3411’’ E

Ginkgo biloba – Arbre aux quarante écus

L’Arbre aux quarante écus est une espèce, seule représentante actuelle de la famille des Ginkgoaceae. C’est la plus ancienne famille d’arbres connue, puisqu’elle serait apparue il y a plus de 270 millions d’années. Elle existait déjà une quarantaine de millions d’années avant l’apparition des dinosaures. Le Ginkgo biloba est naturalisé dans le sud-est de la Chine. Il s’agit d’une espèce cultivée, la version sauvage ayant presque complètement disparu. De là, il arrive au Japon et en Corée aux alentours du XIIe siècle. Engelbert Kaempfer, médecin et botaniste allemand rapporta des jeunes pousses de ginkgo aux Provinces-Unies et c’est au jardin botanique d’Utrecht que le premier ginkgo européen aurait été planté en 1730.

Le nom d’« arbre aux quarante écus » vient du fait que le botaniste français M. de Pétigny a acheté, en 1788, 5 plants de ginkgo à un botaniste anglais pour la somme considérable de 40 écus chaque pied. Le spécimen présent dans le parc de la Marlière est très proche d’un châtaignier qui le domine également classé remarquable et il est impossible de faire une photo valable de sa couronne. La photo en montre le tronc avec en avant-plan celui du châtaignier.

Localisation: 50° 36’ 26,35’’ N 3° 21’ 2,19’’ E  à côté du châtaignier

Groupe de cinq hêtres pourpres – Fagus sylvatica purpurea

Cinq hêtres pourpres Fagus sylvatica purpurea ont été plantés en groupe au bout de la grande pelouse qui s’étend devant  la façade sud du château. Plus de 150 ans après leur plantation ces arbres réunis forment, aujourd’hui, un massif majestueux de toute beauté. Une ancienne photo montre ce massif (à droite) en septembre 1907 lors d’une fête populaire organisée dans le parc de la Marlière à l’occasion du mariage du petit-fils de Victor Crombez. L’autre montre les 5 hêtres en 2009, le deuxième à partir de la droite montrait des signes d’attaque par le champignon parasite Fomes qui a eu raison du hêtre et en 2020 le groupe est réduit à 4 arbres.

Localisation: 50° 36’ 24,43’’ N  3° 21’ 15,21’’ E 

Hêtre commun à feuilles laciniées – Fagus sylvatica laciniata

Le hêtre commun est l’une des principales essences constitutives des forêts tempérées caducifoliées d’Europe où on peut le trouver en peuplements exclusifs de hêtraies pures ou le plus souvent associé à d’autres espèces majeures dans des forêts feuillues, principalement avec le Chêne rouvre, ou dans des forêts mixtes avec le Sapin pectiné ou l’Épicéa commun.

Celui présent dans la propriété de la Marlière est une variété horticole à feuilles étroites profondément lobées (Fagus sylvatica ‘Laciniata’)

Localisation: 50° 36’ 24,3832’’ N  3° 21’ 17,1954’’ E 

Hêtre pourpre – Fagus sylvatica purpurea, 3 exemplaires

Deux formes naturelles du Hêtre commun sont particulièrement remarquables et connues. Le Hêtre pourpre est l’une d’elles, il fut découvert en plusieurs endroits et sa première localisation connue fut en 1600 en Suisse. Il connaît un succès constant comme grand arbre d’ornement. Trois hêtres pourpres de la Marlière sont classés remarquables, malheureusement un est attaqué par le Fomes et est promis à une mort prochaine (1e photo). La deuxième photo montre le hêtre localisé en 3.

Localisation des trois exemplaires:

1

50° 36′ 29,65285’’ N 3° 21′ 14,8421’’ E

2

50° 36′ 26,5561’’ N 3° 21′ 18,1919’’  E

3

50° 36′ 22,7520’’ N 3° 21′ 14,2697’’  E 

Copalme d’Amérique – Liquidambar styraciflua

Le copalme d’Amérique est originaire de l’est de l’Amérique du Nord. Présent le long des rives du Mississippi et de la rivière Ohio, il pousse également de l’État de New York jusqu’en Floride. L’arbre a été introduit en Europe vers 1681. L’exemplaire du parc de la Marlière est beaucoup plus récent que tous les autres présentés. C’est le seul qui n’ait pas été planté par Victor Crombez. Il a été planté vers 1950 lorsque la famille Horlait était propriétaire du domaine.

Localisation: 50° 36′ 29,0887’’ N 3° 21′ 13,9795’’ E

Magnolia hybride – Magnolia x soulangeana

L’arbre repris ici est un magnolia hybride Magnolia x soulangeana. Cet hybride a été créé en 1820 par le botaniste français Etienne Soulange-Bodin.

Localisation: 50° 36’ 30,16’’ N 3° 21’ 11,11’’ E 

Platane d’orient –  Platanus orientalis

Le platane d’Orient originaire du bassin oriental de la Méditerranée est une espèce d’arbre de la famille des Platanacées utilisée comme arbre d’ornement. Cette espèce anciennement introduite en Europe occidentale a été supplantée par le platane commun. Deux exemplaires   sont repris dans les arbres remarquables à la Marlière. L’exemplaire représenté sur la photo se trouve près du terrain de tennis (localisation 2).

Localisation des deux exemplaires:

1

50° 36′ 28,8598’’ N 3° 21′ 19,8918’’ E

2

50° 36′ 27,0040’’ N 3° 21′ 8,1367’’ E

Ptérocaryer du Caucase – Pterocarya fraxinifolia

Le Ptérocaryer du Caucase, aussi appelé Noyer du Caucase, est un arbre à feuilles caduques de la famille des Juglandaceae originaire des vallées du Caucase et de l’Elbourz.

Localisation: 50° 36′ 21,6310’’ N  3° 21′ 13,0295’’ E

b Autre petit patrimoine se trouvant dans le parc de la Marlière

Pilori de la Marlière

Extrait d’un article relatif aux propriétaires de la Marlière paru dans les « Mémoires de la Société Royale d’Histoire et d’Archéologie de Tournai » Tome XIV 2014, page 209.

Le 29 3 1637 Anne Carpentier comparaît  devant les hommes de fief de la trésorerie de la cathédrale en son nom et celui de ses sœurs Barbe et Charlotte suite au décès de leur mère Marguerite de Martigny. Elle relève le fief. (de la Marlière). Le 15 9 1637, les consaux font abattre les bancs plaidoyables et le pilori nouvellement établi contre la maison de la Marlière.

Ce pilori a été retrouvé vers 1930 dans le parc de la Marlière par Denise Horlait fille de Gaston Horlait qui avait acheté la propriété en 1920. Ce dernier l’a fait reconstruire près de son habitation nouvellement construite. Le pilori est actuellement à nouveau démonté, car il était devenu gênant pour la circulation des voitures des propriétaires actuels. Notre espoir est qu’il retrouve un emplacement d’où il pourrait être admiré de tous. En 2020 le pilori a été replacé non loin de l’endroit initial au nord de l’habitation actuelle.

Localisation: 50° 36’ 29,12’’ N 3° 21’ 19,06’’ E

Retable Vandenbroucq

Vers 1875 Victor Crombez construit deux tours jumelles d’inspiration médiévale près du château de la Marlière. Il en subsiste une aujourd’hui (photo 1). A l’étage de celle-ci un petit monument funéraire est inséré au dessus de la tablette de la cheminée. L’épitaphe partiellement illisible permet de dire qu’il s’agit du monument funéraire des époux Ernoul Vandenbroucq et Agnès Derbaudringhien. Il représente un Christ en croix supporté par Dieu le Père, les trépassés et leurs saints patrons. Par son testament daté du 3 septembre 1438, Ernoul Vandenbroucq souhaitait faire ériger après son décès un « tabiel » pour lui est sa seconde épouse, Agnès Derbaudringhien, au cloître des Augustins à Tournai. Comment et pourquoi ce « tabiel » fortement endommagé, sans doute par les iconoclastes, s’est retrouvé en cet endroit reste une énigme.

Localisation: 50° 36’ 27,31’’ N  3° 21’ 19,08’’ E

Statue d’animal mythique

L’animal sculpté semble être une chimère. Les sabots sont ceux d’un bi-ongulé, probablement un bovin. Cette partie du parc de la Marlière a été achetée en 1840 par Henriette Crombez. A ce moment c’étaient des terres agricoles. Cette statue a été amenée après quand les terres ont été transformées en parc. Le support de la statue est démesuré par rapport à cette dernière, nous pensons qu’il s’agit d’un élément composite.

Localisation: 50° 36’ 32,94’’ N 3°021’ 6,5’’ E

Ruines factices décoratives

Victor Crombez, propriétaire de la Marlière durant la deuxième partie du XIXe siècle a réalisé lui-même les plans du parc à l’anglaise. A cette époque les fausses ruines étaient à la mode. Il a fait construire un ensemble de ruines médiévales à proximité immédiate du château. Trois photos illustrent ces réalisations.

2 Rue de l’église Sainte-Agathe

Départ de l’escalier de l’ancienne cure

Ce départ d’escalier figure sur le site de l’Institut Royal du Patrimoine Artistique. Il a été photographié en 1945 sous le code B096930. La photo adjointe le montre en 2020. Il est renseigné comme datant du XVIIIe siècle. En septembre 1513 l’empereur Maximilien d’Autriche a séjourné au presbytère d’Orcq lors du siège de Tournai, Henri VIII logeant à la Marlière.

Localisation: 8, rue de l’église Sainte-Agathe, 50° 36’ 22,87’’ N  3° 20’ 59,45’’ E

Grotte N-D de Lourdes

Tous les combattants d’Orcq ayant participé à la guerre 40-45 sont revenus chez eux sains et saufs. L’association des anciens prisonniers de guerre du village a décidé en remerciement d’offrir ce lieu de prière dédié à N-D de Lourdes au village. La grotte a été construite en 1953 sur le terrain de la cure, cette dernière ayant été vendue il y a environ 40 ans à un particulier, l’accès au public a été rendu impossible (photo 3, la grotte se trouve derrière le muret et les arbres à gauche). Elle a été inaugurée en 1953 ou 1954 en présence de Mgr Himmer évêque de Tournai (photo 2).

Localisation: 8, rue de l’église Sainte-Agathe, 50° 36’ 22,87’’ N  3° 20’ 59,45’’ E

Clé de voute de linteau daté de 1645

Le linteau se trouve au dessus d’une porte dans la cour de la ferme. Il est orné d’une vierge à l’enfant entourée d’une auréole de gloire se tenant sur un croissant de lune (Vierge de l’apocalypse). La gravure est complétée par l’indication de l’année : 1645.

Localisation: 15 rue de l’église Sainte-Agathe, 50° 36’ 23,13’’ N  3° 20’ 57,43’’ E

3 Vieux chemin de Lille

Pigeonnier-tour

La tour n’est pas représentée sur le plan cadastral primitif de 1834 mais bien sur le plan Popp qu’on peut dater pour Orcq aux environs de 1864. La construction daterait donc d’entre ces deux dates. A ce moment les propriétaires de la ferme étaient Jean-Baptiste Ghislain et Rosalie Broquesoy. En 1880 ils font donation de leur ferme à leurs trois enfants dont Jules Léopold qui sera bougmestre d’Orcq de 1885 à 1921. Les derniers exploitants seront les époux Maurits Desloover et Emilie Luc, cette dernière étant la petite-fille de Jules Ghislain. Ils cesseront leurs activités dans les années 1980.

Localisation: 46, Vieux chemin de Lille, 50° 36′ 17.73’’ N 3° 21′ 2.60’’ E

4 Chaussée de Lille

Niche protectrice présentant une statuette de Saint Roch

Statuette représentant Saint Roch protecteur des animaux et des végétaux. Ces qualités justifient sa place dans une cour de ferme. Une confrérie de Saint Roch existait jadis à Orcq. Une statue du saint existe toujours dans l’église du village. Elle était polychrome jusqu’au jour où suite au concile de Vatican II, un curé du village décide de rendre l’église plus sobre en mutilant les autels latéraux et en décapant la statue…

Localisation: 442, chaussée de Lille, 50° 36’ 14,54’’ N  3° 21’ 4,27’’ E

Pierre armoriée au blason de la famille de Bachy

Cette pierre, scellée dans un mur d’une cour de ferme chaussée de Lille, présente un écu surmonté d’un heaume de côté avec lambrequins et bourrelet surmonté d’un cimier représentant un griffon issant. Le blason est celui de la famille de Bachy de Vezon (photo 1). Elle était initialement scellée sur la façade de la  ferme (photo 2). Sur le plan « Terrier des faubourgs et pouvoirs de cette ville – 1791 » la ferme est située sur des terres nommées « terres de l’évêque ». La ferme était d’ailleurs jadis connue sous le nom de « ferme de l’évêché » à Orcq. Un dénombrement des biens de l’évêché datant de 1628 se trouvant aux archives de la cathédrale de Tournai nous apprend que les héritiers de Jean de Bachy y tenaient un fief de trois quartiers appartenant à l’évêché.  Jean de Bachy était seigneur de Fléquières (à Froyennes) et conseiller du Roi au baillage de Tournai-Tournaisis et échevin de Tournai de 1600 à 1616. Il épousa Catherine Roman le 6 mai 1602 à Tournai église Saint-Quentin. Ils eurent 8 enfants.

Localisation: 466 chaussée de Lille, 50° 36’ 12.92’’ N  3° 20’ 52.83’’ E

B Eléments du patrimoine visibles dans l’espace public

1 Place du village

Monument aux morts

Erigé aux enfants d’Orcq morts pour la patrie lors de la guerre 14-18 le monument porte aussi le nom d’un Orcquois décédé en1944.

Louis Taquet (†1914 à Breendonk) et Paul Delmotte (†1914 à Kapelle-op-den-Bos) ont été tués au tout début de la guerre avant que l’armée ne résiste derrière l’Yser. Auguste Bonnier (†1918) est décédé accidentellement à Coxyde). Maurice Destrebecq (†1915 à Zuidschote) et Léon Degand (†1915 à Dixmude) ont été tués le long de l’Yser. Ernest Delbecq de nationalité française (†1915) est mort dans le département de la Meuse.

François Ledoux (†1917), Léopold Yseux (†1917), Gustave Brunelle (†1917), Jules Destrebecq (†1918) et Alfred Comblez (†1918) sont morts en déportation.

Robert Chantry est décédé au camp de Lippendorf en 1944.

Localisation: Place du village, 50° 36’ 17,45’’ N  3° 20’ 57,84’’ E

2 Rue de l’église Sainte-Agathe

Bankje

Extrait du site Web de la Maison de la Culture à Tournai: « Un certain nombre de constructions anciennes comportent un jeu de deux à cinq briques sur l’arête de toits ou le pignon. Pratiquement, cet ajout permet d’éviter la prise du vent…
Christian Bausiers a fait une recherche à ce sujet. Pour lui, « lors de forts vents dominants, ces amortissements en briques auraient un pouvoir naturel, celui d’être contournés, évitant ainsi que les premières faîtières ne se soulèvent et par la suite, une partie de la toiture. » Il existe aussi une explication moins rationnelle qui accorde à ces petites constructions le pouvoir de protéger les bâtiments de l’orage. Certains sont surmontés d’un silex cimenté. . L’immeuble situé au N° 9 de la rue de l’église Sainte-Agathe présente quatre bankjes sur les différents toits.

Localisation: 9 rue de l’Eglise Sainte-Agathe, 50° 36’ 20,45’’ N  3° 20’ 58,16’’ E

Calvaire

Construit en 1818 sous le pastorat du curé Charles François Donné.

Localisation: église Sainte-Agathe, à l’extérieur derrière le choeur

50° 36′ 21.37’’ N 3° 20′ 57.64’’ E

Arbre souvenir planté le 20 octobre 2018 à l’occasion du centième anniversaire du décès des soldats britanniques ayant libéré Orcq.

Du 22 octobre au 8 novembre 1918 le front s’est stabilisé à la limite d’Orcq et de Tournai. Dans cette zone c’est l’armée britannique qui participait à l’ultime offensive victorieuse. Seize militaires britanniques tués durant ces jours ont été inhumés au cimetière d’Orcq. Cent ans plus tard le 20 octobre 2018 un hommage leur a été rendu. A cette occasion un tilleul à feuilles en forme de cœur (tilleul de l’espèce cordata variété Rancho) a été planté avec le concours de Paul Olivier Delannois, bourgmestre de Tournai et d’un représentant de l’ambassade de Grande-Bretagne. Un poème commémorant l’événement a été offert par Colette Nys Masure.

Localisation: enclos de l’église Sainte-Agathe à Orcq

50° 36’ 21.44’’ N  3° 20’ 58.21’’ E

Dalle funéraire famille Payen de la Bucquière

Ce monument funéraire présente une particularité intéressante. Il se situe dans l’ancien cimetière d’Orcq entourant l’église. La dalle funéraire est fixée sur le mur d’une propriété privée et les corps ont été déposés dans le sol sous le bâtiment qui appartenait à l’époque aux Payen de la Bucquière.

Le comte Charles Procope Payen de la Bucquière était chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint Louis (Brébières Pas-de-Calais 1765 – Tournai 1849). Les comtes de la Bucquière se sont éteints à son décès. Le château familial à Brébières a été détruit en 1793 par des soldats républicains revenant du siège de Valenciennes. Le comte de la Bucquière a émigré de France. En 1802 il épouse Séraphine de Vicq. Dès 1808 il acquiert des biens à Orcq et Tournai. Le couple habitait rue Roc Saint-Nicaise. Ils possédaient une maison de campagne à Orcq et la ferme près de l’église où ils sont inhumés avec leur fille Françoise Isaure décédée à 26 ans en 1829. Séraphine de Vicq a offert plusieurs vitraux surmontés de ses armoiries et de celles de son mari à l’église Sainte-Marguerite à Tournai. La photo 2 montre les armoiries d’alliance des familles de la Bucquière et de Vicq surmontant la dalle funéraire

Localisation:15 rue de l’église Sainte-Agathe, 50° 36’ 22,43’’ N 3° 20’ 57,49’’ E

Enseigne de la « Ferme du vieux maire »

Le 12 décembre 1803 Séraphine Angélique Pétillon vend la ferme qui porte actuellement le nom de « Ferme du vieux maire » à Fidèle Varlet et son épouse Albertine Bracaval. Lui a été nommé bourgmestre d’Orcq en 1800. En fait, occupation française oblige, son titre était maire d’Orcq, il le restera jusqu’en 1825. Nous pensons donc que la dénomination de la ferme vient de là. Jusqu’à présent la ferme a toujours été exploitée par des descendants de Fidèle tous porteurs du nom de Varlet. Willy Varlet propriétaire exploitant actuel vient de cesser ses activités et n’ayant pas de repreneur la ferme changera de vocation et de propriétaire. Le nom de cette ferme est repris sur les cartes de l’Institut Géographique National.

Localisation: 15 rue de l’église Sainte-Agathe, 50° 36′ 23.89’’ N 3° 20′ 59.15’’ E

Pigeonnier d’une ferme

Sur le plan cadastral primitif de 1843 ce pigeonnier est le seul bâtiment faisant partie de la ferme existant à front de rue. La photo 1 montre la façade côté cour. Au dessus de l’entresol il existe un étage et au-dessus un étage constituant le pigeonnier. La trappe d’accès des pigeons a été supprimée. Cette rue a inspiré l’aquarelliste tournaisien François Lecomte (ou Le Conte) qui nous a laissé une œuvre de 1898 sur laquelle le pigeonnier est reproduit (photo 2). Sur l’aquarelle on remarque la trappe d’accès orientée côté rue.

Localisation: 23 rue de l’église Sainte-Agathe, 50° 36’ 27.8’’ N  3° 21’ 2.78’’ E

Chasse-roues

Ce chasse-roues se trouve où la rue de l’église Sainte-Agathe se termine et où commence le chemin de la Marlière. A cet endroit un chemin appelé jadis carrière Napoléon descend vers le ruisseau Les Rieux. Il est destiné à protéger le coin de la maison contre les véhicules. En fait essentiellement les roues des chariots agricoles. Le coin de la maison avait été maçonné en forme arrondie dans le même but.

Localisation: 27 rue de l’église Sainte-Agathe, 50° 36’ 28,55’’ N  3° 21’ 4,10’’ E

3 Rue de la fontaine d’Arnouville

Source, la Fontaine d’Orcq

Un seul ruisseau traverse le village mais il est formé par 4 sources différentes. Cette caractéristique lui a donné son nom de « Les Rieux ». Il se dirige vers l’Escaut par Foyennes et dans ce dernier village il est appelé « Rieu de Maire ».

La source qui nous occupe ici est la plus en amont, elle a le débit le plus important. Elle porte de nom de Fontaine d’Orcq et non Fontaine d’Arnouville comme voudrait le faire croire le nom de la rue en cul-de-sac qui y mène.

Avant les changements de nom de rues à Tournai en 2005 cette rue s’appelait rue de la Fontaine qui était exact. Nous pensons que les responsables communaux se sont basés sur des cartes du début du XVIII e siècle éditées à l’occasion du siège de Tournai de 1709 qui présentent un plan fantaisiste du village et donnent le nom de d’Enonville, de Desnonville, de Mouyille etc à la source. Tous ces plans sont copiés l’un sur l’autre. En fait la couture, le pont et la source d’Arnouville se trouvent près de la propriété de la Marmite au nord du village. Le plus ancien document que nous ayons pu consulter à ce sujet date de 1395 est relatif à une vente de plusieurs terrains à cet endroit nommé Arnouville (photo 2).

Non loin de la source sur la rive gauche du ruisseau nous avons pu trouver des tessons de tuiles romaines en grande quantité, révélateurs de la présence d’une villa.

La photo montre le site, la source se trouve dans un petit ravin situé quelques mètres plus bas. Un investissement minime permettrait de créer à cet endroit un petit square du plus bel effet.

Localisation: 6 rue de la Fontaine d’Arnouville,

50° 36’ 17,14’’ N 3° 20’ 46,98’’ E

4. Cimetière

Ensembles des tombes des militaires britanniques tombés en octobre-novembre 1918 à Orcq

Du 22 octobre au 8 novembre 1918 le front s’est stabilisé à la limite d’Orcq et de Tournai. Dans cette zone c’est l’armée britannique qui participait à l’ultime offensive victorieuse. Seize militaires britanniques tués durant ces jours ont été inhumés au cimetière d’Orcq. Cent ans plus tard le 20 octobre 2018 un hommage leur a été rendu. La photo montre les tombes fleuries à cette occasion. Les militaires inhumés à Orcq sont : Richard Izatt, Frederick Cumming, Thomas Waller, Thomas Bartie, John Barber, Edward Sowerby, Andrew Webb, Owen Davies, Thomas Browne, Albert Simpkins, Henry Tucker, William Gordon, Henry Malpass, Guy Hill.

Localisation: rue Gaston Horlait, 50° 36’ 30,64’’ N 3° 20’ 54,35’’ E

5. Vieux chemin Willems

Pont et source d’Arnouville

Ce pont peu spectaculaire (photo 1) enjambe le ruisseau d’Orcq appelé « Les Rieux » en amont et « Rieu de Maire » en aval. La route était une voie d’accès importante à Tournai (actuellement chemin de Willems), elle se dirigeait vers Thérouanne siège d’un évêché et ville française importante du nord de la France jusqu’à ce qu’en 1553 Charles-Quint ordonne de l’araser jusqu’au sol. Le prédicateur Ambroise Wille a organisé en 1566 des prêches calvinistes au pont d’Arnouville rassemblant plusieurs milliers de personnes.

La source d’Arnouville se situe à environ 50 m à l’est du pont dans la propriété de la Marmite. Un tunnel en pierres amène l’eau au ruisseau à quelques mètres en amont du pont.

De multiples variantes du nom Arnouville existent pour  cette source et son nom a même été donné par erreur à la source principale du ruisseau au centre d’Orcq. Un acte de vente datant de 1395 relatif à des terrains situés le long du chemin de Willems près du pont dit qu’ils sont situés sur la couture d’Arnouville (photo 2) Coordonnées de la source : 50° 36’ 47,68’’ N 3° 21’ 25,06’’ E

Localisation: 94 Vieux chemin Willems (la Marmite)

6 Chaussée de Lille

Ruine d’une partie d’un immeuble

La photo 3 datant de 1899 due à René Desclée  montre deux ruines qui faisaient partie du même ensemble sur le domaine de la Marlière. Ces ruines se trouvent maintenant sur deux propriétés différentes et celle de gauche nous concerne. Les ruines ont pu être remaniées dans la seconde moitié du XIXe, par Victor Crombez le propriétaire de l’époque qui en a érigé plusieurs à l’intérieur du domaine, la construction de ruines factices étant à la mode à cette époque.

Le terrain sur lequel la tour est érigée appartenait vers 1650 à Séraphin du Chambge. A la fin de l’Ancien Régime, son descendant, Louis Henri Buisseret de Blarenghien en était toujours propriétaire.

Différents historiens ont daté cette tour du XVe siècle au XVIIIe. On peut voir au sommet de la tour des briques foncées formant un blason (photo 2).

Localisation: 445 chaussée de Lille, 50° 36’16,32’’ N 3° 21′ 7,95’’ E

Chapelle Notre-Dame de la Paix

Lors de la restauration faite en 1952-53 la pierre gravée aux noms des fondateurs devait être fortement abimée et une erreur s’est produite lors de la rénovation. Les fondateurs sont en fait les époux Noël Deswattinnes – Jacqueline Minet (ou Menet ou Menez). Aucun Defroiesnes ou Defroyennes n’habitait à Orcq à cette époque, tandis que Noël Deswattines et son épouse exploitaient la ferme du Pont en face de la chapelle et qu’ils sont décédés respectivement en 1700 et en 1712 donc peu de temps après la construction réalisée en 1697 pour le repos de leurs âmes.

Elle était entourée de deux tilleuls dont on estime qu’ils ont été plantés au début du XIXe siècle. Ils ont malheureusement dû être abattus après une tempête en juin 2011. Deux arbres de la même espèce ont été replantés, la photo 2 donne l’aspect actuel.  

Cette chapelle est reprise dans le répertoire de l’IRPA sous le nom de chapelle routière de la bonne conduite et de la paix. La photo 1 est extraite du site de l’IRPA elle a été prise par René Desclée en 1932.

Le site composé de la chapelle et des tilleuls a été classé le 3 février 1953 après la rénovation de 1952-53.

Elle a servi d’inspiration à plusieurs artistes dont Edmond Messiaen qui l’a insérée dans l’ex-libris d’Octave Collyns auteur d’une monographie d’Orcq publiée vers 1954, c’est lui qui a été à la base de la rénovation et du classement de la chapelle. (photo 3)

Localisation: Chaussée de Lille 424, 50° 36’ 15.51’’ N  3° 21’ 10.14’’ E

Plaque souvenir de la fondation d’un orphelinat par Victor Crombez

En 1887 un asile fondé par Victor Crombez, propriétaire de la Marlière est ouvert à Orcq. Cet asile est en fait un orphelinat tenu par les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Par testament, Victor Crombez décédé le 11 mai 1898, lègue l’orphelinat à la commune d’Orcq. Le conseil communal lors de sa réunion du 25 septembre 1898 décide de refuser le legs arguant que les frais occasionnés par l’entretien de l’orphelinat pourraient constituer une source de discorde avec la famille Crombez. Plus tard les bâtiments ont hébergé l’école gardienne libre du village et une salle paroissiale connue sous le nom de « Foyer de l’Amitié ». C’est maintenant une propriété privée. La plaque se trouvait sur la façade ouest de l’immeuble dans la cour, le propriétaire actuel l’a déplacée sur la façade nord parallèle à la chaussée de Lille la rendant visible du public.  

Localisation: Chaussée de Lille 438b, 50° 36’ 15,45’’ N 3° 21’ 6,57’’ E

Chapelle dédiée à Notre Dame

Un document de l’administration communale d’Orcq datant des années 1830-1850, relatif à l’état des chemins vicinaux du village lui donne le nom de chapelle Piat Bernard (1757-1839). Ce dernier était propriétaire de la ferme et son père décédé en 1800 l’était avant lui. On peut donc situer la date de sa construction entre 1800 et 1839.Tout ce qu’on peut dire de plus au sujet de cette chapelle tient de la tradition orale. Le propriétaire actuel, Graziano Cipollini, dit qu’elle était consacrée à Notre-Dame de la Providence. Des membres de la famille Dedeyne, les derniers exploitants de la ferme à laquelle elle était adossée jadis (photo 1 date inconnue) lui ont dit que des militaires atteints de dysenterie appartenant à l’armée de Napoléon passant par là avaient été guéris en buvant de l’eau de la source proche du Rieu d’Orcq. De là aurait résulté la construction de cette chapelle en remerciement. Vers 1954 Octave Collyns historien amateur local a photographié la vierge exposée dans cette chapelle et volée depuis. Il la qualifie de vierge espagnole. Selon le propriétaire actuel cette statue était en bois sculpté polychrome. (photo 2). La photo 3 montre l’état actuel, la chapelle originelle étant protégée par un « étui » de briques neuves.

Localisation: Chaussée de Lille 489, 50° 36’ 13.82’’ N 3° 20’ 46.76’’ E

Pierre armoriée dans un linteau

La propriétaire de la maison démolie (photo) a découvert le linteau et la pierre armoriée en rénovant la façade. Ce linteau se trouvait au dessus d’un porche qui a été muré et dans lequel une porte et une fenêtre ont été placés. En 2011 la maison à l’état de taudis a été revendue, le nouveau propriétaire l’a détruite pour construire un nouveau bâtiment. Il a récupéré la pierre armoriée et une partie du linteau pour les placer au-dessus de la porte du nouvel immeuble. La pierre présente centralement un écu accompagné de trois fleurs de lys, deux en tête et une en pointe. L’écu est surmonté d’une couronne (de marquis?), il est entouré de chaque côté par ce que nous croyons être des ruches derrière lesquelles on devine deux pelles de boulanger croisées. On y lit aussi les initiales B D et le millésime 1613. La présence à cette date d’un écu aux fleurs de lys symbole de la monarchie française est étonnante car la région était à ce moment sous domination des Habsbourg.

Localisation: 500 Chaussée de Lille, 50° 36′ 12.38’’ N 3° 20′ 33.84’’ E

7. Résidence Lelubre

Monument Charles Lelubre

C’est la Petite Propriété Terrienne de Tournai, dont le président-fondateur était à cette époque Charles Lelubre, qui a construit les maisons de la résidence Charles Lelubre. Les travaux se sont échelonnés par phases entre 1962 et 1979.

A propos de Charles Lelubre (Tournai 1891-1974)

Docteur en droit de l’université de Louvain en 1914 il passe 4 ans au front dès la fin de ses études. De 1937 à 1956 il est commissaire d’arrondissement et assure cette tâche durant les difficiles années de la guerre 40-45. C’est en 1937 qu’il fonde la Petite Propriété Terrienne à Tournai. C’est à ce titre qu’un hommage lui a été rendu en donnant son nom à la résidence lors de l’inauguration du monument le 27 avril 1965.

Localisation: Résidence Charles Lelubre, 50° 36’ 8,6’’ N  3° 21’ 4,63’’ E