Orcq 21/10 au 8/11/1918


“Leur nom vivra éternellement”, ce verset de l’Ecclésiaste qu’on trouve sur les monuments funéraires britanniques de la Grande Guerre prend tout son sens quand on voit les 16 tombes des militaires britanniques tués à Orcq durant l’offensive finale de la Grande Guerre il y a cent ans.

Le cimetière, au bord du Rieu bruissant et des grasses pâtures est niché entre la plaine fertile et les bois de la Marlière. C’est là que leurs corps meurtris reposent depuis l’automne 1918. C’est là que depuis, les visiteurs sont envahis d’un sentiment de reconnaissance mêlé de tristesse en voyant la rangée des 16 dalles de calcaire portant leurs noms. Approchant des tombes on apprend que le plus jeune, le lieutenant Frederik Cumming était âgé de 19 ans et le plus âgé, Richard Izatt, décoré de la Médaille militaire, de 35 ans, tous fauchés à la fleur de l’âge. Ils venaient de toutes les parties du Royaume-Uni : Écosse, Pays de Galles, Somerset, Kent… l’un d’eux était né à l’autre bout du monde Singapour.

Ces quelques pages résument les actions militaires à Orcq du 21 octobre au 8 novembre 1918 tout en rappelant le souvenir des défunts. Nous reprenons dans le texte des photos prises le 20 octobre 2018 et le 9 novembre 2019. À cette occasion le village d’Orcq a rendu un hommage ému à ses libérateurs.

Nous tenons à remercier tous ceux qui ont apporté leur concours pour que cet hommage soit une réussite : des liens importants se sont tissés avec des Britanniques sans qui nous n’aurions pu réunir les informations sur les biographies des militaires. Nous pensons à Sarah et Chris Wilson rencontrés par hasard au cimetière d’Orcq qui ont fait un travail énorme de communication et recherche. Nous pensons aussi à leur fille Cary et ses enfants ainsi qu’à leurs amis : Mark et Janet Nadin, Claire Redsull, Phil Eyden…  Des membres des familles avaient aussi fait le déplacement ou nous ont aidés à progresser dans nos recherches : nous pensons en particulier aux familles Barber, Bartie, Cockburn, Cumming, Izatt, Sowerby et Webb.

Notre reconnaissance va aussi aux représentants officiels des gouvernements anglais, écossais et gallois ainsi qu’au bourgmestre de Tournai Paul Olivier Delannois  et l’échevin Robert Delvigne. La cérémonie religieuse a été rehaussée de la présence de la doyenne Debbie Flach pour les anglicans et le chanoine-doyen Michel Decarpentrie pour les catholiques. Nous souhaitons aussi associer à nos remerciements Céline Remue de la Ville de Tournai qui a géré la cérémonie avec efficacité et compétence. Notre reconnaissance va aussi à l’harmonie des pompiers de Tournai, aux exécutants du conservatoire de Tournai, aux Scouts de Tournai et aux élèves de l’athénée Bara. Notre gratitude va également à Colette Nys Masure qui a offert un poème écrit à cette occasion

Cette journée n’aurait jamais pu être organisée sans le dynamisme et la volonté de Carl Delroisse responsable local des Anciens Combattants, François Manche et Francis Leclercq. Christian D’Heygere et Stéphane Berton ont de leur côté découvert beaucoup de souvenirs émouvants de ces jours terribles encore enfouis dans le sol orcquois, qu’ils en soient aussi remerciés.

Enfin, le texte initial a pu être traduit en anglais grâce à la collaboration bénévole de Judy Pow petite-nièce du lieutenant Frédérick Cumming, merci à elle.

 Bernard Demaire 2019   bernard.demaire@skynet.be

Les photos peuvent être agrandies en cliquant dessus

Première rencontre au cimetière d’Orcq entre Sarah et Chris Wilson et l’auteur. Grâce à ce couple qui visite inlassablement les tombes de leurs compatriotes tombés sur le continent lors de deux conflits, bon nombre de membres des familles des militaires inhumés à Orcq ont pu être retrouvés.

Les opérations militaires britanniques à Orcq en première ligne du 21 octobre au 8 novembre 1918

Carte N° 1 Carte militaire 37 305WW1MAP   http://library.mcmaster.ca/maps/ww1/home  

 

L’offensive finale de la guerre 14-18 à l’ouest de Tournai a été l’œuvre de la cinquième armée britannique. Sa zone d’activité était limitée approximativement, au nord par une ligne allant de Néchin à Pecq et au sud par une ligne Howardries –  Bléharies ; elle était sous les ordres du Général Sir William Birdwood. La cinquième armée était divisée en 3 corps : le XIe au nord, le IIIe au centre et le Ier au sud. Tous les militaires inhumés à Orcq appartiennent à la 74e division du IIIe corps de cette armée. Elle a opéré sur une zone approximativement située entre le chemin Willems au nord et le chemin de Bouvines au sud. Elle était escortée au nord sur son flanc gauche par la 57e division du XIe corps d’armée et au sud sur son flanc droit par la 55e division du IIIe corps d’armée.

Tableau récapitulatif – * la date de décès est celle relevée sur la tombe

De gauche à droite la médaille britannique de la guerre, la plaque du mémorial au nom de Thomas Cockburn et la médaille interalliés présentées sur fond du tartan Black Watch

Tous les militaires inhumés à Orcq ont été décorés de la médaille interalliés ou médaille de la Victoire (Victory Medal), et de la médaille britannique de la guerre (British War Medal). Les membres les plus proches de leur famille ont aussi reçu dans les années 1930 la plaque du mémorial (Memorial Plaque). Ces deux médailles et la plaque sont reproduites ci-contre, elles concernent Thomas Cockburn un des « Black Watch » tués à Orcq. Elles ont été offertes au musée militaire de Tournai par William Cockburn petit-neveu de Thomas.

1.   21 octobre

Le chiffre avant la date provient du tableau récapitulatif ci-dessus (colonne texte)

Libération du village par le « 12th Battalion Somerset Light Infantry Regiment»

Le trait rouge à gauche (carte 1) montre la position du bataillon à l’est de Marquain au soir du 20 octobre. Le trait bleu montre sa position en cours de la journée du 21.

À 21h10, après un court tir de barrage, une avance fut faite pour atteindre le chemin de limite de Tournai et Orcq (constitué du chemin Vert au sud de la chaussée de Lille et du chemin des Peupliers au nord). Un feu vif de mitrailleuses et de tirs de mortiers oblige le bataillon de s’arrêter aux positions représentées par la ligne verte. Ces positions demeureront quasi inchangées jusqu’au 8 novembre. Orcq était libéré des envahisseurs, mais il faudra encore attendre 4 jours avant que ses habitants soient évacués. On peut imaginer qu’ils ont passé ces jours, terrés dans leurs caves. Sur le journal tenu par un officier subalterne le lieutenant-colonel Gilbert Sanford Poole commandant le bataillon a écrit une note complémentaire : « Orcq a été pris après un dur combat ». Le poste de commandement (PC sur la carte 1) est établi au 479 chaussée de Lille, cette ferme est connue sous le nom de ses derniers exploitants : ferme Ségard.

Quatre soldats sont tués, le second lieutenant H. Wilde et 23 soldats sont blessés. Un des quatre « Somerset » tués ce jour, Guy William Hill (les noms écrits en caractères gras sont ceux des militaires inhumés à Orcq).

Tombe N° 16 Guy William HILL
Mémorial d’Odiham

Né à Hook entre Londres et Southampton, fils de Frédérick. Il est décédé le 21 octobre 1918. Il fait partie du « 12th Battalion Somerset Light Infantry Regiment » (74e division, 229e brigade). Il est simple soldat, matricule 31351. Son nom est repris sur le mémorial 14-18 d’Odiham proche de son lieu de naissance et de Warnborough son lieu de résidence et de ses parents en octobre 1918.

2.   22 octobre

Relève par le « 14th Battalion Black Watch Regiment »

La première ligne représentée par le trait vert est maintenue. Deux soldats William Gordon Williams et Henry Malpass sont tués et 14 autres blessés.

Le 22 octobre à 21 h les « Somerset » sont relevés par le « 14th Battalion Black Watch Regiment ». Les « Black Watch », régiment écossais, sont aussi connus sous le nom de « Royal Highlander ». Les « Somerset » campent à Orcq le 23 et restent en support des « Black Watch » jusqu’au 24. Six des leurs sont blessés le 23 octobre. Ils se retirent le 24 à 17 heures vers Camphin (en France).

Artillerie : 2 canons sont postés à la Chaussée de Lille à Orcq à l’entrée de la propriété de la Marlière par la « 229th Trench and Mortar Battery ».

Tombe N° 14 William Gordon WILLIAMS

Né vers 1899, fils de William. Ses parents sont domiciliés 48 Bay road à Sholing un quartier de Southampton. Il est décédé le 22 octobre 1918. Il fait partie du « 12th Battalion Somerset Light Infantry Regiment » (74e division, 229e brigade). Il est simple soldat, matricule 39985. Sa mère a fait graver sur sa tombe « Jesu mercy ».

Tombe N° 15 Henry MALPASS

Né vers 1898 à Stourbridge à l’ouest de Birmingham. Il fut l’un des derniers habitants de Stourbridge à s’engager pour le front occidental en mai 1918. Il est décédé le 22 octobre 1918. Il fait partie du « 12th Battalion Somerset Light Infantry Regiment » (74e division, 229e brigade). Il est simple soldat, matricule 18742. Son nom est repris sur le mémorial 14-18 de Stourbridge (Mary Stevens park). 

3.    23 octobre

Jour de deuil pour les « Black Watch »

Le 23 octobre, afin de sécuriser la 74e division sur son flanc droit, un ordre est donné au bataillon d’essayer de prendre le croisement situé à l’intersection des chemins de Bouvines et  du chemin Vert (voir C sur carte 1). Une compagnie avance vers le moulin aujourd’hui disparu, proche du croisement et une autre vers le croisement même. Tirs de mitrailleuses, de mortier et de barrage furent d’une telle intensité que les Écossais durent renoncer. Le second lieutenant Frederick Cumming, le soldat de première classe, décoré de la Médaille militaire Richard Izatt et les soldats Thomas Cockburn, Thomas Waller, Thomas Bartie, John Barber, Edward Sowerby et Andrew Webb, tous du « 14th Battalion Black Watch Regiment »  sont tués.

Artillerie : les canons amenés la veille sont mis en action, l’objectif approximatif est le faubourg de Lille. Cette action continue le 24.

À partir de cette date, la stratégie britannique s’est précisée.[1]

« Il devenait clair qu’à la date du 23 octobre, les Allemands avaient décidé de maintenir une tête de pont sur la rive gauche de l’Escaut qui se trouvait plus ou moins en face du front du IIIe Corps avec ses 55e et 74e divisions, ce n’était donc pas le moment d’attaquer cette zone où les adversaires s’étaient fortement retranchés. Il fut donc décidé pour ces divisions du IIIe Corps, de faire une pause dans l’avance avant de reconstituer une forte ligne de résistance. En même temps, une tactique de bombardements continuels et intenses sur les Allemands fut entreprise chaque jour avec l’artillerie, les mitrailleuses et les mortiers de tranchées. » J. DE CEUNINCK, La progression des cinq armées britanniques à travers la Picardie et la Belgique de l’ouest du 1/10/18 au 11/11/1918.Chez l’auteur Tournai 2001, p. 55.

Tombe N° 1 Richard IZATT

Né le 25 juillet 1884 à Crossgates dans le Fife en Écosse, fils de James et de Mary Dryburgh dans une famille qui a compté 9 enfants. Âgé de 17 ans il devance l’appel comme volontaire au 2e bataillon des « Royal Highlanders »  sous le matricule 8290. Il devient soldat de première classe (Lance Corporal) en avril 1903. Le mois suivant il est traduit en cour militaire pour avoir cassé le dentier que l’armée lui avait fourni et il doit quitter la vie militaire. Il épouse le 18 mai 1903 Elizabeth Graham à Edinburgh, il est mineur à ce moment, fin 1903 il devient conducteur de tramways. Le couple aura trois enfants nés avant la guerre. Il réintègre ensuite l’armée au rang de « Lance corporal ». Il est actif en Grande-Bretagne et est envoyé en Inde en 1904, cette période est marquée par de nombreux problèmes de santé tels que la malaria, la scarlatine, la galle, le typhus et des problèmes dentaires. Il est mobilisé le 5 août 1914 et arrive en France trois jours plus tard. Son frère Peter, sergent au 9e bataillon des « Black Watch » est tué le 25 septembre 1915 à la bataille de Loos en France, son nom est repris sur le mémorial du lieu. Le 3 janvier 1915 il est déchargé honorablement et retiré du front pour cause de nouveaux problèmes de santé et est décoré du « Silver War Badge » 291528. Le 20 mars 1918 il répond à l’appel pour la Grande Guerre  et rejoint le « 14th Battalion Black Watch Regiment » (74e division, 229e brigade) matricule S/26870. Richard est tué à Orcq le 23 octobre 1918. Il a été décoré de la Médaille militaire anglaise ce qui explique la mention MM gravée sur sa pierre tombale. Son nom se trouve sur le mémorial 14-18 de Clydebank en Écosse (voir photo).

En février 2019, un groupe de supporters de l’équipe nationale écossaise de rugby se rendant au match France-Ecosse se sont rassemblés autour de la tombe de Richard Izatt pour lui rendre hommage, parmi eux, Donald Wynn (cinquième à partir de la gauche) est un membre de sa famille.

Les tombes 2 à 8 sont un peu distancées de la première de Richard Izatt. Toutes les pierres tombales sont jointes. C’est en fait une tombe commune.

Tombe N°2 Frederick Kenneth CUMMING
Septième à partir de la gauche, Frederick Cumming au milieu de ses compagnons d’armes.
Les noms des deux frères sont repris sur le mémorial 14-18 de Singapour.

Né le premier mai 1899 à Singapour, il avait la double nationalité, écossaise et australienne. Fils d’Alexandre d’origine écossaise qui était en poste à Singapour y décédé de la dengue en juillet 1905 et de Mabel Béatrice Newman d’origine australienne. Après ses études secondaires à l’école d’Uppingham (près de Leicester) il rejoint le Royal Military College de Sandhurst (actuellement Royal Military Academy). À l’âge de 17 ans, il essaie de s’enrôler sans succès à cause d’une vue faible. Dans son enfance il s’était brûlé la jambe en attisant un feu, obligé de garder le lit assez longtemps il avait passé le temps en lisant énormément et avait ainsi affaibli ses yeux le condamnant à porter des lunettes à vie. Finalement à l’automne 1917 il est accepté. Il rejoint le « 3rd Battalion Black Watch Regiment » (attaché au 14e) et après une formation en Écosse arrive en France le 26 août 1918. Moins de deux mois plus tard, le 23 octobre 1918, il est tué à Orcq où le « 14th Battalion Black Watch Regiment » (74e division, 229e brigade) était actif en première ligne. Il est second lieutenant, matricule S/25352. Son frère Alexandre Bryant né en 1895 est décédé au front également, en Irak en 1916. Différents documents gardés par la famille permettent de dire que l’attaque des « Black Watch » a eu lieu le 23 la nuit tombée et que l’inhumation au cimetière d’Orcq eut lieu le lendemain matin en présence de l’aumônier du bataillon. Les archives familiales gardent aussi le journal de Frederick Cumming. La dernière information écrite date du 20 octobre, elle mentionne qu’il a passé la frontière franco-belge et a dormi dans une ferme et que 4 membres du bataillon se sont partagé 2 matelas. Le journal du « 14e Black Watch » signale que ce jour ils sont restés en poste le long de la route Tournai – Lille à l’endroit où celle-ci croise la route Blandain – Lamain (carrefour du Faisan). La photo ci-contre a été prise peu de temps avant son enrôlement, elle est celle d’un adolescent bien loin de penser à sa proche fin funeste, elle est un témoignage supplémentaire de l’horreur de cette guerre.

Judy Pow et Simon Bayly petits-neveux de Frédérick Cumming déposant des fleurs sur sa tombe à l’occasion de la cérémonie d’hommage aux militaires britanniques organisée à Orcq le 20 octobre 2018, cent ans après les combats.

Grâce à la persévérance de Stéphane Berton et Christian D’Heygere des indices de ces journées sanglantes ont pu être retirés du sol d’Orcq. Qu’ils en soient remerciés.

Ainsi on a découvert un réticule en argent contenant des monnaies de Singapour et d’Australie prouvant qu’il devait appartenir à Cumming. Un insigne de béret argenté des « Black Watch » lui appartenait très certainement aussi, l’argent étant réservé aux officiers. Enfin une plaque de malle à ses nom et matricule a aussi été trouvée.

Le bouton ci-dessus trouvé sur les lieux d’affrontement est celui d’un uniforme d’officier des « Black Watch » (appartenant sans doute au lieutenant Frederick Cumming). Sept autres boutons de soldats et un insigne de béret de Black Watch en laiton ont également été trouvés au même endroit.
Tombe N° 3 Thomas COCKBURN

Né le 31 mars 1893 à  Cockburnspath Bewickshire en Écosse, fils de Malcom et Georgina Virtue Il est décédé à Orcq le 23 octobre 1918 au soir. Il fait partie du « 14th Battalion Black Watch Regiment » (74e division, 229e brigade). Il est simple soldat, matricule S/12506. Son petit-neveu William Cockburn a offert ses médailles au musée militaire de Tournai (voir ci-dessus « Note préliminaire »).

Tombe N° 4 Thomas WALLER

Né en 1899 à Motherwell (Dalziel) Lanarkshire en Écosse. Il est décédé le 23 octobre 1918. Il fait partie du « 14th Battalion Black Watch Regiment » (74e division, 229e brigade). Il est simple soldat, matricule S/25347.

Tombe N° 5 Thomas R. BARTIE

Né à Duddingston en Écosse en 1886, fils de (Philippe) James et Elizabeth Murray. Il est arrivé en France le 20 octobre 1915. Il est décédé à Orcq le 23 octobre 1918. Il fait partie du « 14th Battalion Black Watch Regiment » (74e division, 229e brigade). Il est simple soldat, matricule S/9729. Il est décoré de la médaille Star 1914-15.

Une coïncidence extraordinaire

Janet et John Fenwick un couple de Britanniques récemment retraités savaient qu’ils avaient chacun un grand-oncle mort lors de la Grande Guerre. Grâce aux recherches effectuées pour retrouver des membres des familles des militaires reposant au cimetière d’Orcq ils se sont rendu compte,  qu’Andrew Webb (tombe N° 8) l’oncle de Janet et Thomas Bartie celui de John avaient servi dans le même 14e bataillon du régiment écossais des « Black Watch », qu’ils étaient tombés tous deux à Orcq le 23 octobre 1918 et qu’ils reposent dans la même tombe commune avec 5 autres membres de leur bataillon à Orcq.

Tombe N° 6 John BARBER

Né à Stoke Newington en 1897 (Londres), fils de John et Emily Le Duc. Il est décédé le 23 octobre 1918. Il fait partie du «14th Battalion Black Watch Regiment » (74e division, 229e brigade). Il est simple soldat, matricule S/25462.

La photo montre John Barber à l’arrière-plan au milieu, en 1914, avec ses parents et frères et sœurs. Un frère David John naîtra encore après guerre. Sa mère est venue se recueillir sur sa tombe, à Orcq vers 1919. Une photo de mauvaise qualité montre que les dalles funéraires n’étaient pas encore installées à l’époque mais consistaient en une simple croix de bois. Chris Barber (à gauche sur la photo ci-dessous), fils de David John était présents avec son fils et ses petits-fils à l’occasion de la cérémonie d’hommage aux militaires britanniques organisée à Orcq le 20 octobre 2018.

Pour John Barber également, la terre d’Orcq a restitué une relique extraordinaire : son insigne de béret complet portant son nom et son numéro de matricule.

Tombe N° 7 Edward SOWERBY

Né à Blackburn Angleterre vers 1893, fils de Frédérick et Alice Loxley. Il est arrivé en France le 20 septembre 1915. Il est décédé à Orcq le 23 octobre 1918. Il fait partie du « 14th Battalion Black Watch Regiment » (74e division, 229e brigade). Il est simple soldat, matricule S/6158. Les familles avaient la faculté de demander une inscription sur la pierre tombale, Frédérick Sowerby père d’Edward a demandé d’y inscrire « Souvenir éternel ». Il est décoré de la médaille Star 1914-15. Nous avons tenu à insérer sa photo bien qu’elle soit de qualité médiocre. Des membres de sa famille qui n’étaient pas informés de la séance d’hommage organisée le 20 octobre 2018 étaient venus se recueillir sur sa tombe un mois avant comme en témoigne la photo.

Tombe N° 8 Andrew WEBB

Né à Carluke, Écosse, en 1896, fils de James et de Margaret Gilroy. Il est décédé le 23 octobre 1918. Il fait partie du « 14th Battalion Black Watch Regiment » (74e division, 229e brigade). Il est simple soldat, matricule S/25378. Son frère John né vers 1887, sergent au « Canadian engineers » est tombé en France le 12 août 1918 et repose au cimetière britannique de Caix (est d’Amiens). Leurs deux noms sont repris sur le mémorial de la guerre 14-18 à Carluke. Son père a demandé d’ajouter sur sa tombe « Il est mort de la façon la plus noble qu’un homme puisse mourir, luttant pour Dieu, le droit et la liberté. »

Carte Google représentant les objectifs des Black Watch en cette funeste journée du 23 octobre 1918. En M le moulin aujourd’hui disparu, en C le croisement du chemin de Bouvines et du chemin Vert.

On notera que le journal du 14e « Black Watch » signale le décès de 8 soldats et d’un officier, or au cimetière d’Orcq ne reposent que 7 soldats et un officier. Nous avons pu retrouver sur le mémorial britannique de Ploegsteert le nom du soldat John Campbell, matricule S/15814 appartenant au 14e bataillon des « Black Watch » décédé le 23 octobre 1918. Il n’y a pratiquement aucun doute qu’il soit décédé à Orcq. On ne sait pas où se trouve le corps ni pourquoi il est repris sur le mémorial de Ploegsteert où sont gravés les noms de plus de 11000 victimes britanniques de batailles locales.

4. 24 octobre

Relève

Les « Black Watch » enterrent leurs morts au cimetière d’Orcq. Leur relève par le « 10th Battalion  Royal East Kent The Buffs Regiment» est faite le 24 octobre à 20h30. Un soldat des Buffs est blessé et envoyé à l’hôpital.

Artillerie : la « 230th Trench and Mortar Battery » prend le relais. La position des deux  canons est précisée en CN1 et CN2 (voir carte 2). Les tombes de deux artilleurs, Henry Braybrook Tucker et Charles Alfred Christenson,  enterrés à Orcq, portent le 24 octobre comme date de leurs décès, les journaux des 229e et 230e batteries ne signalent pas leurs décès.

Tombe N° 12 Henry Braybrook TUCKER

Né à Londres vers 1894, probablement dans le quartier de Shoreditch, fils de Henry. Il est décédé le 24 octobre 1918. Il fait partie de la « 229th ou 230th Trench and Mortar Battery » de la « Royal Field Artillery » (74e division). Il est bombardier, matricule 87247. Il est décoré de la médaille Star 1914-15.

Tombe N° 13 Charles Alfred CHRISTENSON

Né vers 1898, fils de George domicilié 21 Tweed street à Hebburn on Tyne près de Newcastle. Il est décédé le 24 octobre 1918. Il fait partie de la « 229th ou 230th Trench and Mortar Battery » de la « Royal Field Artillery » (74e division). Il est canonnier, matricule 251383.

Insigne de béret de la « Royal Field Artillery » ainsi que deux boutons militaires anglais trouvés sur le lieu des affrontements.

5. 25 octobre

Evacuation des habitants d’Orcq

Le poste de commandement du bataillon des « Buffs » est installé au centre du village (voir carte 1 PC). De 16h15 à 17h45 a lieu un bombardement intense du village. Le second Lieutenant W. A. Counsell et 5 soldats sont blessés et évacués vers l’hôpital.

Le 25 octobre a lieu l’évacuation des civils vers Lamain et Haudion (un hameau de Lamain). En fait, cette version du journal des « Buffs » diffère d’un jour de celle du curé d’Orcq. Les curés ont, après la guerre, été conviés à établir un rapport concernant leur paroisse durant l’occupation. Pour Orcq c’est l’abbé Dupire qui établit le rapport :

 « L’évacuation complète du village fut faite le 24 octobre par ordre des autorités britanniques en vue du bombardement qu’on allait essuyer et dont le village a vraiment beaucoup souffert. »

Cette évacuation est confirmée dans le rapport du curé de Lamain qui dit que 125 Orcquois ont trouvé refuge dans l’église du village. Deux Orcquois y sont décédés et un, Julien Luc, petit-fils du bourgmestre Jules Ghislain y est né le 26 octobre. Le rapport du curé Dupire ayant été rédigé après la guerre on peut penser que le journal militaire est plus fiable. 

Artillerie : les grosses pièces d’artillerie sont situées le long de la chaussée de Lille à la frontière franco-belge. Durant la nuit du 24 au 25, 27 séries de tirs d’harcèlement sont envoyées par intervalles sur le chemin Vert (voir C1 à C2 sur la carte 2). À 14 h, 7 séries de tirs de réglage sont effectuées sur différents objectifs. Pendant l’après-midi les ennemis répondent par un tir de barrage qui dure environ 30 minutes.

À 21h, 41 séries de tirs visent les objectifs suivants : un poste de mitrailleuse allemande (voir MA sur carte 2), le croisement de la Barrière (voir C1 sur carte 2), des tranchées allemandes (voir TA sur carte 2) et le chemin Vert.

Carte N° 2 Carte militaire 37 305WW1MAP http://library.mcmaster.ca/maps/ww1/home

6. 26 octobre

Continuation des bombardements sur Orcq, les Orcquois à Lamain

Le journal des Buffs signale que huit soldats sont blessés et envoyés à l’hôpital. Il signale aussi un décès. Nous pensons qu’il s’agit d’Albert Simpkins bien que sa plaque tombale mentionne qu’il soit mort le 28 octobre. Le journal ne signale plus aucun autre décès durant le séjour du 10e Buffs à Orcq du 24 au 28 octobre.

Artillerie : 53 séries de tirs sont dirigées le 26 octobre sur les mêmes objectifs que ceux du jour précédent. En réponse l’ennemi envoie environ 12 bombes à croix jaune (contenant de l’ypérite).

Des recherches menées par S. Berton et C. D’Heygere ont permis de retrouver à environ 50 m à l’est du château de la Marlière un insigne des Buffs complètement déformé, peut-être appartenait-il à Albert Simpkins ou Thomas Browne dont la date de décès indiquée sur la tombe est le 29 octobre sans que le journal des Buffs ne signale de décès ce jour.

Intérieur de l’église de Lamain le 26 octobre 1918. © IWM (Q 9624) Photo David McLellan

À Lamain, providentiellement le 26 octobre se trouvait David McLellan photographe de guerre  qui a pris une photo de l’intérieur de l’église quand les habitants d’Orcq y étaient évacués. On devine au centre de l’église une forme couchée qui est celle de la mère de Julien Luc, Clémence Ghislain veillée par sa belle-soeur Palmyre Luc, qui naitra ce jour (voir 25 octobre « Evacuation des habitants d’Orcq »).

À la même date, David McLellan a fait une autre photographie, la légende qui l’accompagne mentionne : « photo de l’armée britannique prenant soin d’enfants réfugiés prise par David McLellan le 26 octobre 1918 près de Tournai ». On peut donc raisonnablement penser qu’elle a été prise au même endroit et que le photographe a choisi un « Tommy » à la tête sympathique de gentil papa et lui a mis dans les bras deux petits Orcquois évacués.

Le 26 octobre 1918. © IWM (Q 9625) Photo David McLellan

Vers 1919, une photo des élèves de l’école des garçons d’Orcq et de leur instituteur Mr Odon Pinel a été prise pour une action de remerciement à l’armée américaine (voir photo ci-contre).  Le petit garçon à gauche de la photo tenant le panneau est le même que celui que tient le « Tommy » dans ses bras.

La photo du « Tommy » est donc doublement symbolique pour le village, d’une part elle est rayonnante et porteuse d’un message d’espoir et d’autre part la présence du petit Orcquois en fait un témoignage de la libération d’Orcq.

Tombe N° 11 Albert SIMPKINS

Né en 1884 à St Peters dans le Hertfordshire au nord de Londres. Sa plaque tombale mentionne qu’il est décédé le 28 octobre 1918, mais selon le journal du 10e « Buffs » il semble que ce soit plutôt le 26. Il a cinq frère et sœurs, il est marié avec Eliza Daniels dont il a deux enfants William Charles né en 1904 et Édith Lizie née en 1915. Il fait partie du « 10 th Battalion Royal East Kent The Buffs Regiment » (74e division, 230e brigade). Il est simple soldat, matricule G25955.

7. 27 octobre

Obus à gaz sur le PC du bataillon

Le 27 octobre à 3h30, des gaz pénètrent dans le poste de commandement par le toit. Il en résulte que deux soldats sont intoxiqués.

Artillerie: un troisième canon est placé (voir CN3 sur la carte 2) pour couvrir la zone allant du croisement C1 vers la mitrailleuse allemande MA (voir carte 2). 33 séries de tirs de harcèlement sont envoyées sur le chemin Vert.

8. 28 octobre

Relève

La relève des « Buffs » par  le « 15th Battalion  Suffolk Regiment » et le « 16th Battalion Royal Sussex Regiment» est terminée le 28 à 21 h. Les « Suffolk » sont à droite et les « Sussex » à gauche. Deux soldats sont envoyés à l’hôpital.

Artillerie : 20 séries de tirs de harcèlement sont envoyées sur le chemin Vert.

9. 29 octobre

Continuation des tirs britanniques sur le chemin Vert

Selon la date mentionnée sur sa tombe on note le décès le 29 de Thomas Browne du « 10th Battalion  Royal East Kent The Buffs Regiment». À ce moment les « Buffs » qui se trouvent à Marquain ne sont plus en première ligne et le journal du bataillon ne signale aucun décès ce jour.

Les tirs de mitrailleuse ennemis sont nettement moins nombreux depuis  les bombardements britanniques.

Artillerie : 45 séries de tirs de harcèlement sont envoyées sur le chemin Vert et une ferme (ferme Decock  – voir F sur la carte 2), cinq projectiles atteignent la ferme. Elle a été reconstruite après la guerre – photo O. Collyns 1952

Tombe N° 10 Thomas Arthur Edwin BROWNE

Né vers 1890 à Cambridge, fils de Morley. Ses parents habitent Farm House Hill à Wadhurst. Il est décédé le 29 octobre 1918. Il fait partie du « 10 th Battalion Royal East Kent The Buffs Regiment » (74e division, 230e brigade). Il est simple soldat, matricule T/270706. Son nom figure sur le mémorial 14-18 de Wadhurst ainsi que sur une plaque commémorative de l’église Saints Pierre et Paul à Wadhurst. Il est décoré de la médaille Star 1914-15.

10. 30 octobre

Relèves

Durant la nuit, de 1h à 2h, environ 600 bombes ennemies à gaz et HE (High Explosive)  tombent sur Marquain. Plusieurs d’entre elles tombent près du poste de commandement  rendant le port du masque obligatoire durant une heure.

Le 30 octobre les « Suffolk » sont relevés par le « 10 th Battalion King’s Shropshire Light Infantry Regiment » qui prennent leur place sur le flanc droit et les « Sussex » par le « 24 th Battalion Welsh Regiment» sur le flanc gauche, cette seconde relevée étant terminée à 21h30. Les Suffolk se retirent à Haudion (Lamain) et les Sussex à Lamain.

Artillerie : 11 séries de tirs sont à nouveau dirigées sur la même ferme et à nouveau 5 projectiles l’atteignent. Une réserve de foin prend feu en même temps. La « 231st Trench and Mortar Battery » prend le relais, malheureusement le journal de cette batterie est perdu pour la période du 31 octobre au 8 janvier.

11. 2 novembre

Raid sur la ligne allemande

Du journal des « Welsh », on peut lire : en conjonction avec les « Shropshire », après un tir de barrage, des patrouilles sont envoyées en avant pour vérifier si les bombardements des derniers jours n’ont pas ébranlé l’ennemi ce qui pourrait laisser espérer sa retraite. L’ennemi est toujours en alerte et aucun progrès n’a pu être accompli. Le second Lieutenant W.J. Harries et un soldat sont blessés.

Du journal des « Shropshire » : un tir de barrage sur les lignes ennemies commence à 5h du matin. À 5h17, 3 officiers et 58 hommes sont envoyés au croisement du chemin de Bouvines et du chemin Vert, là même où les « Black Watch » avaient perdu 8 hommes le 23 octobre. La situation se répète et suite à un feu intense l’opération échoue. Un soldat, qui n’est pas inhumé à Orcq, est tué, deux sont manquants, 13 sont blessés ainsi qu’un officier.

12. 3 novembre

Attaque ennemie

Le 3 novembre, les « Shropshire » signalent un important tir de barrage ennemi sur toute la longueur du front et un raid ennemi sans succès sur un des postes à gauche.

13. 4 novembre

Attaque ennemie

Les « Welsh » signalent un raid ennemi à 20h30 sous protection d’un tir de barrage de mortier ; l’attaque est repoussée.

14.   5 novembre

Relève

Le 5 novembre, les « Shropshire » sont relevés par le « 25 th Battalion Royal Welsh Fusiliers Regiment » et cantonnés à Marquain tandis que le « 24 th Battalion Welsh Regiment» reste en place. (Les « Welsh » et les « Royal Welsh Fusiliers » sont deux régiments différents).

15. 6 novembre

La tombe du soldat Owen Davies du « 24 th Battalion Welsh Regiment» à Orcq signale qu’il est décédé le 6 novembre, mais le journal du bataillon ne signale aucune victime ce jour. Cependant un soldat blessé est cité le 4 novembre, comme c’est la seule victime relevée dans le journal pour cette période il se pourrait qu’il s’agisse d’Owen Davies.

Tombe N° 9 Owen DAVIES

Né au hameau de Nantmor à Beddgelert au Pays de Galles en 1885, fils de William et Ellen Davies. Il est décédé le 6 novembre 1918. Il fait partie du « 24th Battalion Welsh Regiment » (74e division, 231e brigade). Il est simple soldat, matricule 59941. Il avait reçu 15 jours de permission en octobre et était revenu au front le 22 octobre. Son nom figure sur le mémorial 14-18 de Beddgelert.

16. 8 novembre

Les Allemands abandonnent leurs positions

Du journal des « 24th Welsh » sur le flanc gauche de la 74e division on peut noter : l’ennemi s’est retiré sur la rive est de l’Escaut (rive droite) et le bataillon progresse dès 8h vers l’avenue de Maire,  approximativement entre le carrefour de la chaussée du Pont Royal et le rond-point de l’Europe.

Du journal des « 25th Welsh Fusiliers » sur le flanc droit de la 74e division : une patrouille sortie à 3h du matin découvre que l’ennemi s’est retiré. D’autres patrouilles sont immédiatement envoyées en reconnaissance et elles découvrent qu’il s’est retiré sur toute la largeur du front. Dès 7 h du matin les patrouilles du bataillon pénètrent dans Tournai par l’ouest et atteignent les faubourgs.

Après avoir été bloquée pendant 19 jours la cinquième armée britannique progressait d’environ 40 km du 8 au 11 novembre jour de l’Armistice, sur une ligne allant approximativement de Lessines à Lens.

Durant ces 19 jours sur le territoire d’Orcq et selon les journaux des bataillons, 16 soldats et un officier ont été tués, 71 soldats et 4 officiers blessés, deux soldats ont été notés manquants et deux ont été intoxiqués par les gaz.

La tradition orale du village a retenu que trois fermes, deux maisons, un moulin et un château on été entièrement détruits tandis que beaucoup d’autres bâtiments avaient subi des dégâts partiels.

Le 20 octobre 2018, séance d’hommage du village d’Orcq à ses libérateurs lors du centième anniversaire de leur sacrifice.

Par cette belle journée d’automne, les habitants d’Orcq et des environs avaient été rejoints par les représentants des gouvernements anglais, écossais et gallois ainsi que les autorités locales de la Ville de Tournai  à l’occasion de la cérémonie. La journée débuta par un office œcuménique concélébré par la doyenne Debbie Flach et le chanoine Michel Decarpentrie. Le cortège prit ensuite le chemin du cimetière pour un  hommage émouvant au son de la cornemuse. Les membres des familles présents eurent ainsi l’honneur de fleurir les tombes des leurs. Afin d’unir la mémoire des Orcquois tombés lors de Grande Guerre à celle des Britanniques, le cortège s’est ensuite rendu sur la place du village face au monument aux morts. À l’issue de la manifestation, un arbre souvenir a été planté près de l’église sous le patronage du Parc naturel des plaines de l’Escaut. A cette occasion Colette Nys- Mazure, poétesse bien connue à Tournai nous a fait don d’un texte.

Soldats venus d’ailleurs

prêter main-forte aux nôtres,

que notre reconnaissance vous accompagne.

La litanie de vos noms

se décline dans notre mémoire

en signe de fraternité.

Que la paix de cette terre

vous garde et se propage

à travers le temps et l’espace.

Sous les feuilles en forme de coeur

d’un tilleul qui pousse aussi dans vos contrées,

les habitants d’Orcq vous honorent.

Soldiers who came from elsewhere

to give our soldiers a hand

may our gratitude be with you forever

The long list or your names

is enshrined in our memories

as a sign of fraternity

May the peace on this earth

keep you safe

and spread through time and space

Under the heart-shaped leaves of a lime tree

a tree that also grows in your countries

the inhabitants of Orcq pay homage to you

Colette Nys-Mazure

(trad. transl. Françoise Verrier)

Le 9 novembre 2019 les objets ayant appartenu aux militaires sont remis aux familles dans l’église d’Orcq

De gauche à droite, Stéphane Berton et Christian d’Heygere découvreurs des objets, Paul-Olivier Delannois bourgmestre de Tournai, Bernard Demaire auteur de l’article, William Cockburn neveu de Thomas, Chris Barber neveu de John, Simon Bayly et Matthew Atkin neveux de Fred Cumming et Carl Delroisse responsable local des Anciens Combattants.

Epilogue

Les commémorations d’Orcq ont établi un élan de fraternité entre Britanniques et habitants du village. Il s’est traduit d’une charmante façon:

Brooke, la petite-fille de Sarah et Chris Wilson dont nous parlons en début d’article, était présente à Orcq le 20 octobre 2018. Peu de temps après elle a reçu un chien qu’elle a souhaité appeler Orcq. C’est ainsi qu’un souvenir vivant de ces pages marquantes de l’histoire du village gambade dans la verte campagne anglaise…

Sources

Les informations proviennent essentiellement des journaux (Diaries) des différents bataillons conservés aux archives nationales britanniques : The National Archives Kew, Richmond, Surrey. Les références exactes sont indiquées dans le tableau récapitulatif.

Insigne des « Black Watch » offert aux habitants d’Orcq par les familles le 9 novembre 2019